La Syrie(IV)

Le Krak des Chevaliers.

A priori, on peut être surpris de trouver si loin de chez nous des châteaux francs comme celui-ci.

Nos valeureux croisés se sont retrouvés loin de chez eux afin de veiller sur les terres chrétiennes. Près de 2000 combattants de nationalités différentes mais avec une même conviction pouvaient y résider. Construit et agrandi durant le XIIème siècle, le Krak bien installé sur sa colline permettait de compenser la faiblesse numérique des croisés.

Le Krak des Chevaliers, tel une forteresse imprenable, qui finit toutefois par tomber en 1271 aux mains du sultan Baïbars.

Nous voilà arrivé à Saidnaya à la recherche d'un hôtel pour mes parents. Le réservoir du fourgon est presque vide et nous amorçons une longue montée. Arriva ce qui devait arriver, le circuit de gasoil se désamorça. Nous étions en train de vider quelques jerricanes avec papa lorsque de jeunes gens viennent nous aborder en français, et nous invitent chez eux.

Mounir, le chef de famille était Libano-Syrien et parlait français comme d'ailleurs toute sa famille. Il nous a offert le café et une succulente confiture de figue comme jamais nous n'en avons mangé. Sa femme confectionnait de jolies broderies qu'elle désirait vendre à l'étranger par internet. Nous avons parlé un peu boulot afin de lui expliquer les différentes possibilités qui s'offraient à elle.

Le lendemain, une de ses filles nous a accompagnés pour visiter le couvent de Saidnaya.

Bosra.

Nous voilà à quelques kilomètres de la frontière jordanienne en plein pays Druze.

L'intérêt aujourd'hui de la cité est certainement son théâtre de basalte noir. Son incroyable bon état de conservation est dû à son ensablement qui l'a épargné des effets destructeurs du temps. Il est dommage que l'entretient du théâtre laisse un peu à désirer.

C'est à Bosra qu'un moine prédit au petit Mahomet une grande destinée! Ancienne capitale de province romaine, Bosra fut également la première ville byzantine conquise par l'Islam, en 634!

Comment rester de marbre devant une telle créature?

Premier et dernier jour en Syrie.

C'est de nuit que nous avons passé la frontière Syrie/Turquie. Pas grand chose à dire si ce n'est que nous avons du nous acquitter d'une taxe écologique à cause de notre moteur diesel de 100$ par semaine, en plus des divers frais de douanes!

Comme à l'accoutumée, nous cherchons un endroit pour passer la nuit près des habitations sans trop savoir comment nous serions reçus dans ce pays. C'est là où nous avons fait la connaissance d'Hassan. Nous nous sommes arrêtés à une station service pour demander si nous pouvions garer le fourgon quelque part. Avant que je n'ai pu descendre de voiture ou encore dire un mot, une personne s'approche de nous avec un large sourire, et me tend une orange qu'il venait tout juste d'éplucher et qu'il s'apprêtait à manger! C'était Hassan. L'hospitalité, toujours l'hospitalité, encore l'hospitalité.

Nous bûmes pour la première fois le yerba mate, boisson énergisante au goût légèrement amère. Cette une plante ressemble à des feuilles de thé que l'on met dans un verre, auquel on rajoute périodiquement du sucre et de l'eau chaude. Le yerba mate se boit avec une "bombilla"; sorte de paille en argent avec filtre en forme de cuillère. Il est assez surprenant que la boisson nationale d'Argentine soit connue jusqu'en Syrie ou au Liban, alors qu'il est inconnu en orient.

A notre grande surprise, Hassan n'était pas musulman mais catholique. Il faut dire que la Syrie était catholique avant l'arrivée des arabes, et qu'il reste toujours une minorité plus ou moins bien intégrée.

C'est donc tout naturellement qu'au retour en remontant vers l'Europe que nous nous sommes arrêtés une autre fois pour rendre une dernière visite à Hassan qui fut tout joyeux de nous revoir. La séparation fut une nouvelle fois éprouvante, et c'est avec des "I love you" qu'Hassan nous exprima sa tristesse.