Une fois partis

Nous voilà sur la route. Nous devons prendre nos marques et nous organiser petit à petit. Nous trouvons des solutions aux problèmes du quotidien: où dormir, comment faire le plein d'eau... On s'aperçoit rapidement que les étrangers (càd nous) peuvent bénéficier de certaines libertés. Ceci ne veut pas dire que l'on peut faire n'importe quoi, mais devant une maladresse ou même une faute, on vous pardonnera plus facilement.

Voyager par ses propres moyens est le meilleur moyen pour s'immerger dans les pays que l'on visite, et donc de comprendre au mieux les us et coutumes de ces habitants.

Ce fut pour nous l'occasion de faire des rencontres inattendues, chose à laquelle nous n'étions pas forcément préparés au début au voyage. Je dis que nous n'étions pas préparés, car maintes fois, nous avons été surpris par l'hospitalité qui nous a été faite, et nous ne pensions pas avant le départ de rencontrer tant de gens à qui nous pensons toujours. Qui, dans nos pays occidentaux va vous prier de venir chez lui, et puis va faire chercher toute sa famille et amis pour vous présenter à eux? Au moyen orient, l'hospitalité est un devoir qui est souvent pratiquée avec le coeur. Mais lorsque vient l'heure du départ, c'est souvent un moment de tristesse profond que de devoir quitter ces gens avec qui nous avons partagé un peu de leur vie.

Au début du voyage, nous pensions découvrir des pays, mais en fait, nous avons rencontré des visages, des gens, des familles... Plus que tout, ces sont ces moments passés avec ces hommes et ces femmes qui nous ont laissés le plus de souvenirs. Du fond du coeur, nous leur disons merci.

Où dormir?

Pour nous, la réponse était à moitié résolue; dans le fourgon, mais où stationner le fourgon? Nous ne voulions pas séjourner dans les campings car cela aurait amputé sensiblement notre budget. Nous avons donc privilégié le camping sauvage même si cela n'était pas autorisé dans certains pays. En fait les endroits où nous nous arrêtions dépendaient des pays.

D'une manière générale, nous dormions près des stations services. On n'en trouve partout (en principe), et ont l'avantage d'être généralement gardés et éclairés toute la nuit. Cela créé un sentiment de sécurité. La Turquie est bien pour cela. Il est facile de dormir dans les stations services; elles sont très grandes, nombreuses et les gens acceptent très volontiers que l'on y reste pour la nuit. Il nous est arrivé plusieurs fois d'avoir reçu un thé le soir ou le matin.

En Russie où les villages que nous avons traversés sont généralement constitués de petites maisons individuelles, nous demandions aux propriétaires si nous pouvions dormir près de chez eux. Ceci à l'avantage dans le meilleur des cas de faire des connaissances, ou sinon tout au moins cela augmente notre sécurité car ces personnes jettent toujours un coup d'œil sur nous.

Comme déjà dit, certains pays n'acceptent pas le camping sauvage (campagne ou ville). Je pense notamment à la Hongrie qui possède énormément de campings (pas forcément ouverts en hiver) et où il est strictement interdit de dormir dans la voiture. Nous n'avons pas eu de problème avec la police, mais avons du nous déplacer le soir à cause des gens.

Autre solution, les parkings gardés pour les TIRs. Nous nous y sommes arrêtés quelques fois et les prix y sont très abordables. Ceci dit, on n'en trouve pas partout. Bien qu'il n'y ait pas le confort des campings, mais on y est en sécurité. De toutes façons, vous avez peu de chance de trouver des campings. Certaines stations services possèdent de tels parkings et sont gratuits.

Il nous est arrivé de dormir en pleine campagne, mais en fait assez rarement.

Le ravitaillement en eau et nourriture.

L'eau est la principale source de soucis. Il est toujours possible d'acheter des bidons d'eau potable en 5/6 litres, mais hors de question de faire la lessive avec. En Russie le litre de gasoil coûte 8 roubles et le litre d'eau minéral presque 7 roubles. Il est possible de demander gentiment de l'eau à une station service, mais on pourra vous répondre que leur eau est privée! Toujours en Russie, les petits villages ont généralement plusieurs pompes dispersées un peu partout, là c'est public! Nous sommes ainsi repartis de Russie avec plus de 100 litres d'eau de Borodino! Par contre ne pas oublier de la faire bouillir pour la boire. Mais attention, suivant les pays, faire boullir l'eau peut ne pas être suffisant.

Quant au reste, nous n'avons pas hésité à acheter des produits que nous ne connaissions pas, c'est bien souvent source de découvertes plus ou moins bonnes. Nous étions là pour ça!

La recette des patotons.

Toujours dans le registre de la nourriture, nous voulons vous faire partager une recette que nous avons inventée lors de notre voyage et qui fut la base de notre alimentation: j'ai nommé les patotons.

Voici la recette:

Vous commencez par faire cuire des pâtes style tortellini.
En même temps, faites revenir des oignons dans une autre casserole.
Ajoutez-y deux tomates coupées en rondelles.
Et selon le pays où vous vous trouvez, quelques poivrons ou des herbes fraîchement cueillis...
Puis, mélangez-le tout aux pâtes.
Ajoutez un peu de feta si vous vous trouvez en Grèce.
Et enfin, n'oubliez pas l'ingrédient principal des patotons: une boîte de thon à l'huile.

Vous obtiendrez alors de succulents patotons, plus connus en France sous le nom de pâtes au thon!

Le carburant.

A part en Turquie, le prix du carburant est moins taxé et donc moins cher qu'en France.

En Iran, au pays de l'or noir, nous faisions même le plein du véhicule pour à peine plus d'un dollar! Lors de notre retour en Turquie, nous en avions profité pour remplir tous nos jerricans avant la frontière. Les douaniers Turcs se sont vite aperçus que nous tentions de traverser avec des jerricans pleins de gasoil, et nous les ont fait vider dans leurs cuves prévues à cet effet!

Dernier point, la qualité du carburant est inégale. Toujours en Iran, le moteur se mettait à fumer noir une fois sur deux.

Le gaz.

Le gaz était utilisé pour le chauffage, la cuisinière et le frigo, mais n'avons pas utilisé ce dernier. Nous sommes partis de France avec une bouteille de 13 kg en espérant qu'elle fasse tout le voyage! La bouteille que l'on connaît est bien souvent différente à l'étranger, et on ne peut donc pas les échanger contre une pleine.

Elle nous a fait plusieurs mois et fut vide à notre retour en Turquie. Et là s'est posé le problème du ravitaillement en gaz que nous redoutions. Où remplir la bouteille, et est-ce possible? En fait ce problème fut rapidement résolu. Nous sommes allé la faire remplir à une station service et y avons mit du GPL pour voitures. Et visiblement ça marche. Ceci dit, c'est interdit, et notre pompiste m'a demandé d'approcher la voiture de la pompe sans descendre la bouteille de gaz. Ils ont tous un raccord tout prêt qui s'adapte sur nos bouteilles (La première station à qui nous avions demandé de remplir la bouteille n'y était pas arrivé car son raccord qu'il s'était bricolé était bouché).

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